Ce qui devait être une belle aventure s'est terminé par un fiasco !

 

 

 

Monsieur Mossé, Président Fondateur d'Air Atlantique, cherchait, depuis quelques temps déjà, à se séparer de son entreprise.

En 2002, le Conseil Général de Seine-maritime qui voulait créer sa propre compagnie aérienne afin de reprendre les liaisons délaissées par le groupe Air France, se réjouit de cette opportunité et racheta via une S.E.M.L la petite compagnie rochelaise.

Malheureusement, la naissance de la nouvelle Air Atlantique ne se déroula pas sous les meilleurs auspices. Pourquoi ne profita t'elle pas de ce "berceau doré" que beaucoup de professionnels de l'aérien lui enviaient ?

Vraisemblablement à cause de nombreux handicaps qu'elle dut surmonter dés son intégration dans le ciel normand :

  • L'étude de marché, faite à l'initiative du Conseil général de Seine-maritime afin de justifier l'acquisition d'une compagnie aérienne, n'a jamais été confirmée in situ par le nombre de passagers réellement transportés.
  • Air Atlantique, n'était dimensionnée que pour assurer des vols en A.C.M.I pour d'autres compagnies aériennes et n'a pas pu ou pas su se structurer pour devenir une compagnie aérienne à part entière.
  • Le dépôt de bilan d'Air Lib a privé Air Atlantique d'une part importante de ses ressources liées à l'exploitation en ACMI de plusieurs liaisons régionales.
  • Le passif que le nouveau Président Directeur Général de la Cie et également Président du Conseil Général de Seine-maritime n'a pas pu ou pas su apprécier à sa juste valeur, altéra la restructuration indispensable de la toute nouvelle Air Atlantique.
  • Le secteur "Commercialisation et Lancement des vols" sous traité auprès de Air Jet, déjà en proie à de graves difficultés financières, plomba encore un peu plus les comptes de l'entreprise. D'ailleurs, quelques mois plus tard, Air Jet était mis en redressement judiciaire, contraignant le Conseil Général de Seine-maritime à se porter acquéreur d'une partie de ses activités.
  • Un contexte économique et politique très difficile; Tensions internationales, terrorisme, concurrence accrue avec les transports terrestres comme le T.G.V. et les ouvertures de nouveaux tronçons d'autoroute.
  • Une relation conflictuelle avec la "grande soeur" Air France entretenue dés le lancement des nouvelles liaisons normandes par des déclarations tonitruantes et médiatiques du Président du Conseil Général de Seine-maritime, alors que la bienveillance ou pour le moins, la neutralité de notre Compagnie nationale eut été primordiale.

 

    Attitude provocatrice qui entraîna une réaction immédiate du groupe Air France dés l'ouverture de la première ligne Rouen Le Havre Toulouse. En effet, sa filiale, Britair, se lança dans une concurrence sévère avec la toute nouvelle Air Atlantique dans le ciel normand en programmant un biréacteur moderne sur Lyon avec une connexion sur Toulouse.

"Tout cela ne pouvait être que les signes annonciateurs d'un avenir très compromis !"

En outre, le partenariat espéré avec d'autres collectivités locales extérieures à la région normande ne s'est jamais concrétisé.

L'attentisme était de mise... Les responsables politiques locaux n'ont jamais voulu se lier financièrement à une S.E.M.L moribonde dés sa création et lui ont préféré la procédure moins risquée et limitée dans le temps des OSP.

La faiblesse des recettes et l'augmentation des dépenses avec, en autre, l'intégration dans la flotte de deux avions de plus forte capacité (augmentation des charges aéroportuaires, surcoût carburant et équipage...) sonnèrent le glas de cette expérience, pourtant novatrice, mais qui ne dura guère qu'un an.

"Politique et Cie Aérienne, Union désastreuse !"

Cette expérience tentée par le Conseil Général de Seine-maritime démontre, s'il en est encore besoin, que la politique et le transport aérien ne font décidemment pas bon ménage. La disparition récente des compagnies A.O.M , Air Lib, et Air Littoral ne peut que conforter ce sentiment...

 

"Air France désormais seule aux commandes"

Il faut bien se rendre à l'évidence, la survie d'une compagnie aérienne régionale en dehors du groupe Air France est devenue mission quasi impossible. Pour conserver sa place, une compagnie de transport aérien régulier doit maintenant faire partie du "Groupe" soit par la prise de participation d'Air France dans son capital, soit par l'obtention de contrats en ACMI sous pavillon Air France..

L'ouverture à la concurrence du ciel français voulue par Bruxelles avec la bienveillance de nos Autorités ne fut en réalité qu'un mythe puisque Air France n'a cessé de conforter son omniprésence, entrainant de ce fait la disparition de nombreuses compagnies françaises indépendantes.

 

G.J